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Intégrer le RNE dans les processus de gestion des risques de la chaîne d’approvisionnement

Contexte et enjeux

Le Registre National des Entreprises (RNE) constitue depuis peu un référentiel incontournable pour les directions achats, les risk managers et les DSI soucieux de renforcer la résilience de leurs chaînes d’approvisionnement. Au sortir de la crise sanitaire mondiale, l’industrie et le commerce ont pris conscience de l’extrême sensibilité des flux logistiques aux aléas sanitaires, géopolitiques et économiques. Dans ce contexte, la donnée structurée et actualisée fournie par le RNE offre une vision consolidée de la solidité financière et juridique des partenaires commerciaux. Elle s’inscrit ainsi comme un levier opérationnel pour anticiper les ruptures potentielles, identifier les défaillances fournisseurs et ajuster en temps réel les stratégies de sourcing.

Par ailleurs, la multiplication des crises internationales – tensions commerciales, hausse des coûts de l’énergie, instabilité monétaire – plaide pour un pilotage rigoureux des tiers. L’intégration du RNE dans les processus permet non seulement de fiabiliser la qualification initiale mais aussi d’instaurer un suivi continu des indicateurs clés de performance et de solvabilité. Cette démarche proactive s’impose aujourd’hui comme un pilier de la conformité réglementaire, notamment dans le cadre des obligations de vigilance et de traçabilité imposées par les directives européennes et la loi française. Les décideurs disposent ainsi d’un outil de pilotage décisionnel pour sécuriser durablement leurs chaînes d’approvisionnement.

Objectifs de l’article

Ce document vise à démontrer comment le RNE peut être mobilisé comme un véritable tableau de bord pour la gestion des risques fournisseurs, en offrant une information fiable, centralisée et mise à jour en continu. Nous aborderons les aspects techniques, organisationnels et juridiques indispensables à une intégration réussie. Les risk managers trouveront ici des repères pour enrichir leur cartographie des risques, tandis que les responsables achats pourront affiner leurs politiques de sélection et de suivi des fournisseurs. Enfin, les DSI identifieront les architectures et les API nécessaires pour connecter efficacement le RNE à leurs systèmes d’information existants.

L’article s’adresse plus particulièrement aux professionnels chargés d’orchestrer la résilience des chaînes d’approvisionnement, qu’il s’agisse de PME industrielles ou de grands groupes internationaux. Il propose un panorama détaillé du registre, des cas d’usage concrets illustrant les gains opérationnels, ainsi qu’une feuille de route pragmatique pour un déploiement rapide et évolutif. L’objectif final consiste à transformer le Registre National des Entreprises d’une simple base de données légale en un outil stratégique de pilotage des risques, véritable socle d’agilité et de compétitivité pour l’entreprise.

Panorama du RNE

Le Registre National des Entreprises constitue une base de données officielle qui recense l’ensemble des entités juridiques opérant sur le territoire national. Administré par l’INSEE et complété par le Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales (BODACC), il centralise des informations essentielles telles que la dénomination sociale, le siège, l’activité principale et les coordonnées d’identification légale. Fonctionnant sur un identifiant unique, le RNE permet de tracer l’historique d’une entreprise, d’analyser son évolution au gré des modifications statutaires et de garantir la cohérence des échanges entre administrations et acteurs privés.

Définition et portée

L’identifiant RNE se présente sous la forme d’un code à neuf chiffres distinct du SIREN/SIRET mais parfaitement complémentaire. Alors que le SIREN identifie une entité légale et le SIRET un établissement, le RNE offre une approche enrichie en agrégeant les différentes branches d’activité et les divers statuts de chaque acteur économique. Sa structure de données inclut des champs dynamiques, mis à jour quotidiennement à partir des déclarations officielles, et couvre l’ensemble des statuts juridiques, y compris associations, GIE et sociétés civiles. Ce périmètre exhaustif en fait un pilier pour toutes les démarches de compliance et de due diligence.

Qualité et fiabilité

La fiabilité du RNE repose sur la fréquence élevée de ses mises à jour : chaque modification statutaire, chaque immatriculation ou cessation d’activité transite par les greffes des tribunaux de commerce avant d’être consolidée dans le registre. Les sources sont exclusivement officielles, garantissant une traçabilité totale des données. Les directions achats et les risk managers utilisent ces informations pour vérifier l’authenticité des documents fournis par les fournisseurs, minimiser les risques de fraude et certifier la pérennité des collaborations. Un audit interne mené en 2022 par un grand groupe manufacturier a montré une réduction de 35 % des erreurs de qualification grâce au recours systématique au RNE.

Cadre légal et réglementaire

L’obligation d’immatriculation au RNE relève du droit commercial et d’ordre public : toute entreprise, quelle que soit sa forme, doit être enregistrée pour pouvoir exister légalement et contractuellement. À cela s’ajoutent des exigences de publication, notamment la diffusion de bilans financiers ou de conclusions de redressement judiciaire. La transposition de la directive européenne « Single Digital Gateway » a renforcé ces obligations, imposant aux États membres une harmonisation des registres nationaux. Par ailleurs, le RGPD encadre le traitement des données personnelles au sein du RNE, obligeant les gestionnaires à anonymiser ou à limiter la diffusion de certaines informations sensibles.

Enjeux de la gestion des risques dans la chaîne d’approvisionnement

Les entreprises sont aujourd’hui confrontées à une diversité croissante de risques tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Qu’il s’agisse de défaillances financières, d’incidents de conformité sociale et environnementale ou de perturbations opérationnelles, l’impact se traduit directement par des surcoûts, des retards de production ou des atteintes à la réputation. Dans ce contexte, une qualification rigoureuse des fournisseurs s’impose comme un préalable incontournable. Les outils traditionnels – questionnaires papier, vérifications manuelles – apparaissent rapidement insuffisants pour faire face à l’ampleur des volumes et à la fréquence des mises à jour requises.

Typologie des risques

La gestion des risques fournisseurs recouvre plusieurs catégories interconnectées. D’abord, les risques financiers se manifestent par des retards de paiement, des difficultés de trésorerie et, dans le pire des cas, par des défaillances d’entreprise. Ensuite, les risques de non-conformité portent sur le respect des normes sociales (conditions de travail, respect des droits humains) et environnementales (politiques de réduction des émissions, gestion des déchets). Enfin, les risques opérationnels incluent la vulnérabilité aux ruptures de stocks, aux aléas logistiques ou aux variations de capacité de production. Une stratégie de pilotage efficace doit adresser simultanément ces dimensions.

Conséquences d’une mauvaise qualification fournisseur

Une évaluation insuffisante des tiers peut exposer l’entreprise à des sanctions financières lourdes, des pénalités contractuelles ou des interruptions de chaîne critiques. Au-delà des pertes directes, l’atteinte à l’image peut être durable, entraînant une perte de confiance des clients finaux et des investisseurs. Par exemple, un grand distributeur européen a supporté plus de 5 millions d’euros de pénalités suite à l’utilisation de produits non conformes issus d’un fournisseur mal qualifié, sans compter le coût de la gestion de crise et les campagnes de réputation nécessaires pour rétablir la confiance.

Normes et standards applicables

L’adoption de standards internationaux tels que ISO 9001 (gestion de la qualité) et ISO 28000 (sécurité de la chaîne logistique) sert de socle à la formalisation d’une politique de gestion des risques. Ces référentiels exigent la documentation des processus de qualification, la mise en place de mécanismes d’audit et la définition de plans d’action pour corriger les écarts. Par ailleurs, la loi française sur le devoir de vigilance contraint les entreprises à cartographier les risques liés aux droits humains et à l’environnement chez leurs fournisseurs, sous peine de poursuites judiciaires.

Apports concrets du RNE pour anticiper et maîtriser ces risques

Le RNE offre une gamme de fonctionnalités directement mobilisables pour enrichir la gestion des risques fournisseurs. En centralisant l’information légale et financière, il permet d’authentifier l’existence juridique d’un partenaire, d’analyser son historique et de surveiller en temps réel son état de santé. L’exploitation de ratios financiers, de signaux d’alerte (radiations, procédures collectives) et de données réglementaires constitue un gain de productivité considérable pour les équipes en charge de la qualification. Par ailleurs, la granularité des données facilite la segmentation par criticité, essentielle pour concentrer les ressources sur les tiers les plus à risque.

Identification et vérification des fournisseurs

Lors de la phase de qualification initiale, le recours au RNE garantit l’authenticité des documents fournis. La vérification de la raison sociale, du siège social et du code APE s’effectue de manière automatisée, limitant ainsi les risques de fraude à l’identité et d’usurpation de statut. L’historique des modifications renseigné dans le registre permet de détecter les opérations de fusion, scission ou rachat susceptibles de modifier significativement le profil de risque. Cette transparence réduit l’incertitude juridique et facilite l’élaboration de contrats robustes, alignés sur la réalité opérationnelle du fournisseur.

Scoring et indicateurs de fiabilité

Les données financières issues du RNE, telles que le ratio dettes/fonds propres ou le délai de paiement moyen déclaré, servent à alimenter des modèles de scoring spécifiques. En combinant ces indicateurs à des variables qualitatives (ancienneté, stabilité des dirigeants), il est possible de générer une note de fiabilité agrégée. Ce score devient alors un repère standardisé pour comparer objectivement les fournisseurs et hiérarchiser les plans de mitigation. Des études internes montrent qu’une approche scoring basée sur le RNE réduit de 20 à 30 % le taux de défaillance non anticipée au sein du portefeuille fournisseurs.

Veille réglementaire et conformité continue

Le RNE contribue à une surveillance automatisée des événements critiques : radiation, redressement ou liquidation judiciaire. Couplé à d’autres bases officielles telles que l’INPI (propriété intellectuelle) ou le BODACC (publications légales), il alimente des alertes en temps réel pour les équipes risk et achats. Cette veille proactive permet de réagir immédiatement à la survenance d’un incident, en déclenchant un processus d’escalade ou de plan de continuité. En pratique, une grande entreprise de la distribution a réduit de 40 % les délais de réaction face à une procédure collective grâce à ces mécanismes.

Segmentation et priorisation des tiers critiques

La capacité à classer les fournisseurs selon leur criticité intrinsèque dans la chaîne de valeur est essentielle pour optimiser les ressources de contrôle. En associant les données de localisation, l’impact sur la production et le scoring RNE, les entreprises peuvent mettre en place des scénarios de stress : rupture d’un fournisseur clé, défaillance simultanée de plusieurs acteurs d’une même zone géographique. Cette approche permet de calibrer des plans de seconde source et des stratégies de relocalisation préventives, limitant l’exposition aux risques de concentration géographique ou sectorielle.

Modalités d’intégration dans les processus internes

L’intégration efficace du RNE dans l’écosystème interne nécessite une gouvernance claire, des rôles définis et des processus digitalisés. La collaboration étroite entre le risk manager, le service achats et la DSI est indispensable pour articuler la collecte, la validation et l’exploitation des données. L’instauration d’un comité de pilotage interservices garantit l’alignement des objectifs métiers et la mise en cohérence des outils ERP, PLM ou SCM. Cette orchestration permet de transformer la donnée brute du registre en indicateurs opérationnels, accessibles via des tableaux de bord dédiés.

Gouvernance et rôles

Le risk manager est responsable de la définition des critères de qualification et de la mise à jour des référentiels de risques, tandis que le service achats coordonne la mise en œuvre opérationnelle des procédures d’onboarding. La DSI, quant à elle, assure l’interfaçage technique avec le RNE par le biais d’API ou de middleware, garantissant la fiabilité et la sécurité des flux de données. Un comité de pilotage trimestriel valide les évolutions des seuils d’alerte, traite les anomalies et pilote les projets d’optimisation.

Cartographie des risques fournisseurs enrichie par le RNE

L’intégration du RNE au sein du référentiel unique des tiers (Master Data Management) permet de disposer d’une vision holistique des fournisseurs. Chaque fiche fournisseur intègre les champs RNE : identifiant, date de création, statut juridique, indicateurs financiers et alertes. Les processus achats et supply chain management (SCM) s’appuient alors sur ce référentiel pour déclencher automatiquement les workflows de validation ou de mise en vigilance. Cette cartographie dynamique simplifie l’analyse d’exposition géographique, sectorielle ou par niveau de maturité fournisseur.

Due diligence et onboarding

Lors de l’onboarding, une checklist RNE assure la vérification des données essentielles : validité du numéro RNE, cohérence des codes NAF, existence d’éventuelles procédures collectives. La collecte automatisée des attestations (URSSAF, impôts) et la vérification de l’absence de sanctions légales sont déléguées au système, réduisant considérablement le temps de traitement. En l’espace de quelques jours, l’entreprise dispose d’un profil fournisseur complet, validé par un score de conformité, prêt à être référencé dans le système achats et intégré dans la chaîne logistique.

Monitoring continu et alerting

Pour garantir une vigilance permanente, le RNE est connecté en temps réel aux modules ERP, PLM et SCM par le biais de webhooks ou d’API REST. Les mises à jour automatiques consolident les nouveaux indicateurs financiers et légaux dans le tableau de bord des risques. Les KPI pertinents – taux d’anomalies détectées, délai moyen de traitement d’une alerte – sont suivis quotidiennement par les équipes risk management. Cette démarche réduit les délais d’identification d’un problème à quelques heures voire quelques minutes, contre plusieurs jours auparavant.

Pilotage des plans de continuité

La simulation d’impacts en cas de défaillance d’un tiers repose sur l’exploitation combinée des données RNE et des données internes (volumes achetés, linéaires de production). Les entreprises peuvent élaborer des scénarios de rupture, évaluer les répercussions financières et définir un plan de relocalisation ou de second sourcing. Cette préparation granularisée permet de diminuer de 25 % les délais de redémarrage opérationnel lors d’incidents majeurs, selon une étude comparative réalisée dans l’industrie électronique.

Cas d’usage et retours d’expérience

Plusieurs entreprises, des PME aux grands groupes, ont déjà déployé le RNE pour fiabiliser leur chaîne d’approvisionnement. Ces retours d’expérience illustrent les gains en termes de productivité, de réduction des incidents et de conformité réglementaire. Chaque cas met en évidence un périmètre différent, démontrant la souplesse et l’adaptabilité du dispositif, qu’il s’agisse d’une veille fournisseurs rapide ou d’une surveillance internationale coordonnée avec des bases partenaires.

PME industrielle

Une PME spécialisée dans la mécanurgie a déployé en deux mois un système de veille fournisseurs reposant sur le RNE. Grâce à l’automatisation des vérifications juridiques et financières, l’équipe achats a réduit de 50 % le temps consacré à la qualification initiale. Par ailleurs, l’alerte automatique en cas de publication de redressement judiciaire a permis d’intervenir en préventif, de négocier de nouveaux termes contractuels ou de basculer rapidement vers un second fournisseur, évitant ainsi des arrêts de ligne coûteux.

Groupe agroalimentaire

Un important acteur de l’agroalimentaire, exposé à des exigences strictes de traçabilité HACCP, a intégré le RNE à sa plateforme de compliance pour surveiller ses fournisseurs étrangers. En combinant les données du registre national français avec des bases partenaires dans plusieurs pays, le groupe a obtenu une cartographie précise de la chaîne d’approvisionnement mondiale. Cette visibilité accrue a permis de se conformer plus sereinement aux audits internes et externes, tout en renforçant la confiance des clients et des autorités sanitaires.

Entreprise de transport/logistique

Une société de transport routier a exploité la donnée RNE pour sécuriser son panel de prestataires de maintenance et de réparation de flotte. En associant les informations juridiques à un scoring interne de performance technique, elle a renégocié ses contrats d’assurance à la baisse, grâce à une réduction mesurable du risque de sinistre. La mise en place de tableaux de bord de suivi a permis d’optimiser le budget transport de 15 % en deux ans, tout en améliorant la disponibilité opérationnelle des véhicules.

Bonnes pratiques et conseils opérationnels

Pour tirer le meilleur parti du RNE, certaines bonnes pratiques doivent être respectées. Il s’agit notamment de garantir la qualité et la fraîcheur des données, de choisir les outils d’intégration appropriés, de former les équipes et d’impliquer les fournisseurs dans une démarche de co-responsabilité. Ces leviers combinés assurent une adoption rapide, un retour sur investissement mesurable et une montée en maturité progressive de l’organisation face aux risques fournisseurs.

Assurer la qualité et la fraîcheur des données

La mise en place d’un processus de reconfirmation périodique des données fournisseurs est essentielle. Un cycle trimestriel de validation automatique par e-mail auprès des tiers et une revue semestrielle des statuts dans le RNE garantissent que les informations restent à jour. La gouvernance des données, pilotée par un data steward, permet de documenter les règles de qualité, d’archiver les versions précédentes et de résoudre rapidement les anomalies détectées. Cette discipline renforce la fiabilité des analyses ultérieures.

Choix des outils et interopérabilité

L’utilisation d’API RNE standardisées facilite l’intégration avec les systèmes ERP, PLM ou SCM existants. Le recours à des connecteurs préconfigurés et à des solutions de risk intelligence tierces assure une interopérabilité maximale. Les entreprises doivent privilégier des plateformes modulaires, offrant une montée en charge progressive et la capacité d’ingérer de nouvelles sources (douanes, déclarations sociales). Le choix d’un middleware performant et d’un gestionnaire d’API sécurise et simplifie la maintenance à long terme.

Formation et sensibilisation

La réussite d’un projet RNE repose aussi sur l’adhésion des équipes. Des ateliers interservices impliquant achats, risk management et DSI sensibilisent aux enjeux, présentent les cas pratiques et définissent les responsabilités. Des check-lists et des guides pratiques, intégrés directement au workflow, facilitent la prise en main des nouveaux outils. Un programme de formation continue, combinant e-learning et sessions présentiels, permet de maintenir un niveau de compétence élevé et d’ajuster les processus en fonction des retours terrains.

Collaboration fournisseurs

Impliquer les fournisseurs dans la démarche d’enrichissement des données renforce la confiance mutuelle. L’élaboration d’une charte de transparence précise les modalités d’utilisation du RNE et les engagements réciproques en termes de qualité et de confidentialité. Des sessions de co-développement peuvent être organisées pour aider les partenaires à comprendre les bénéfices d’une donnée partagée, réduisant ainsi les risques de résistance au changement et favorisant une relation durable et collaborative.

Freins potentiels et leviers de succès

Malgré ses bénéfices, l’intégration du RNE peut rencontrer des obstacles techniques, organisationnels et juridiques. L’hétérogénéité des systèmes d’information, les exigences RGPD et l’évolution rapide du cadre réglementaire imposent une anticipation méthodique. Toutefois, l’adoption de solutions d’API management, la formalisation de traitements conformes et la mise en place d’une veille juridique continue permettent de transformer ces freins en opportunités d’amélioration et d’innovation.

Obstacle technique

L’incompatibilité entre legacy systems et nouvelles interfaces peut ralentir le déploiement. Les ERP anciens nécessitent souvent des adaptations spécifiques pour ingérer les flux RNE. La mise en place d’un middleware ou d’une plateforme d’intégration cloud permet de normaliser les échanges, de gérer les transformations de données et de garantir la résilience des échanges. Un proof of concept sur un périmètre restreint d’un ou deux modules critiques limite les risques et facilite la montée en compétences de la DSI.

Problématiques de confidentialité et conformité RGPD

Le RNE contient majoritairement des données d’entreprise, mais certaines informations peuvent être considérées comme personnelles (coordonnées de dirigeants). Il convient de cartographier précisément les données sensibles, de définir des finalités de traitement claires et de mettre en place des avenants contractuels avec les fournisseurs pour encadrer les transferts. La désidentification ou l’anonymisation partielle de certains champs, ainsi que la mise en place de politiques d’accès restreint, garantissent la conformité et rassurent les parties prenantes.

Évolutions réglementaires à anticiper

Le cadre légal encadrant le RNE évolue régulièrement, notamment sous l’impulsion des directives européennes et des réformes nationales. Une veille stratégique permanente sur les modifications légales, les nouvelles obligations de publication et les changements de gouvernance administrative permet d’anticiper les adaptations nécessaires. L’intégration d’un module de surveillance réglementaire ou d’un abonnement à un service d’alerting juridique assure une réactivité optimale, préservant ainsi la conformité du dispositif sur le long terme.

Feuille de route de mise en œuvre

Pour piloter efficacement le projet d’intégration du RNE, il convient de structurer la démarche en quatre phases successives : diagnostic, prototype, industrialisation et amélioration continue. Cette progression graduelle offre une courbe d’apprentissage maîtrisée et des livrables concrets à chaque étape. Les indicateurs de performance, mesurés avant et après chaque phase, garantissent la visibilité des gains opérationnels et la justification du budget alloué.

Phase 1 – Diagnostic et cadrage

Un audit des processus existants et une cartographie des fournisseurs permettent d’établir l’état des lieux initial. L’identification des briques technologiques à connecter – ERP, SCM, middleware – et l’analyse des écarts fonctionnels constituent la base du cahier des charges. Une première réunion de cadrage réunit les parties prenantes pour valider la gouvernance, les rôles et les KPI de succès, tels que le pourcentage de fournisseurs qualifiés via le RNE ou le délai moyen de qualification.

Phase 2 – Prototype et pilote

Le déploiement d’un pilote sur une famille d’achats critique permet de valider le modèle de scoring, le fonctionnement des alertes et la fiabilité des intégrations API. Les retours opérationnels alimentent les ajustements du référentiel, la tuning des seuils d’alerte et l’ergonomie des interfaces. Des KPI comparant le temps de qualification et le nombre d’anomalies détectées avant/après le pilote illustrent rapidement le retour sur investissement et facilitent la montée en charge.

Phase 3 – Industrialisation et montée en charge

Après validation du pilote, l’extension du projet à l’ensemble des entités et catégories de fournisseurs s’appuie sur une gestion de changement bien orchestrée. Un plan de formation, des ateliers métiers et un kit de communication interne assurent l’adoption rapide. La documentation des processus, complétée par des tutoriels et des sessions Q&A, facilite l’autonomie des utilisateurs. Les audits de conformité et les revues trimestrielles valident la robustesse du dispositif à grande échelle.

Phase 4 – Amélioration continue

La phase d’optimisation se concentre sur l’analyse des retours d’expérience, l’ajustement des seuils d’alerte et l’intégration de nouvelles sources de données (par exemple, bases douanières ou déclarations sociales). La mise en place d’un comité de révision assure l’actualisation des règles métier, la priorisation des évolutions fonctionnelles et la diffusion des bonnes pratiques. Cette démarche itérative transforme le RNE en un socle agile, évolutif et aligné sur la stratégie globale de gestion des risques.

Perspectives et engagement opérationnel

Au-delà des bénéfices immédiats, l’intégration du RNE doit être envisagée comme une pierre angulaire de la transformation digitale de l’entreprise. En combinant la richesse de la donnée légale et financière à des algorithmes de scoring avancés, les organisations pourront basculer vers une gestion prédictive des risques fournisseurs. Cette capacité d’anticipation ouvre la voie à des collaborations plus sûres, à une meilleure allocation des ressources et à une agilité accrue face aux aléas géopolitiques et climatiques.

Pour franchir ce cap, il est essentiel de mobiliser dès maintenant les ressources internes et externes : constituer un groupe de travail pluridisciplinaire, choisir un intégrateur spécialisé et lancer un pilote sur une catégorie stratégique de fournisseurs. En capitalisant sur les retours d’expérience et en élargissant progressivement le périmètre, chaque entreprise pourra faire du RNE un outil de pilotage véritablement opérationnel, capable de délivrer des avantages concurrentiels durables et de garantir la pérennité des chaînes d’approvisionnement.

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